Jacques est né à Montguilhem dans le Gers le 11 mai 1946, il y a grandi aux côtés de sa sœur Mireille. Il est entré en apprentissage
en boulangerie à 16 ans chez Jean Betun qui lui apprit les rudiments du métier.
Puis un jour, parrainé par un compagnon de Montguilhem, il décida de souscrire un engagement chez les compagnons du devoir pour faire
son tour de France afin de se perfectionner dans son métier.
Après Bordeaux ce fut Lyon puis, en sortant de l’armée, Strasbourg où il fut le premier à passer le brevet de maîtrise en 1967.
C’est là que j’ai fait la connaissance de Jacques et nous avons passé plus d’une année ensemble. J’étais à ses côtés lorsqu’il fut
reçu compagnon cette année là.
Jacques compléta son tour de France professionnel par Paris, Nantes et Tours. Puis vint le temps de se poser. Jacques épousa
Betty en 1972 et de cette union naîtront Angélique et Grégory. Après une gérance de deux ans à Issy les Moulineaux, ils
s’installeront en 1975 dans leur boulangerie, boulevard Magenta à Paris, près de la gare de l’Est et qui deviendra, à force
de travail, une très belle affaire.
Mais Jacques éprouvait aussi le besoin de s’ouvrir vers l’extérieur. Dans les années 1980, le professeur Calvel donnait des
cours pratiques, presque toutes les semaines, dans le fournil du siège des compagnons avec le compagnon Meunier et moi même.
Jacques y fut très assidu.
Au sein des compagnons et dans notre métier il prit également de lourdes responsabilités, devenant maître de métiers,
« premier en ville » puis délégué de notre corporation sur tout le tour de France. Ce fut comme nous disons des « gâches »
très prenantes mais il les a assumées avec talent.
Puis vint en 1986 la naissance de l’amicale, Jacques fut un membre de la première heure, dévoué et dynamique.
Cette amicale lui tenait très à cœur, il y noua de solides amitiés.
"La compétence est le fruit de la passion", dit-on. Compétent Jacques l’était avec sa convivialité débordante.
Il était Jacques pour certains, "le gascon" pour d’autres, "Monsieur Tapiau" pour de nombreux étrangers. Ses prestations
professionnelles en Corée et au Japon furent très remarquées et il participa activement à la diffusion du pain français dans ces pays.
Par la suite il reçut de très nombreux stagiaires asiatiques qui reconnaissaient en lui un grand maître boulanger sachant et aimant
transmettre son savoir. Jacques fut un chef d’entreprise expérimenté, motivé et un homme aux conseils judicieux pour donner aux
autres l’envie d’entreprendre.
L’heure de la retraite était là. La boulangerie vendue en 2005, il projetait de profiter du temps qui s’offrait à lui
pour voyager et communiquer sa passion pour le pain. Les invitations affluaient.
Hélas, cette sale maladie s’est abattue sur lui et ne l’a pas lâché. Le combat était inégal et pourtant Jacques a lutté
courageusement sans jamais se plaindre.
Jacques tu nous manques. Adieu Jacques.
Site de Jacques Tapiau - Par ici le bon pain